Déjà cité ici dans la catastrophe du Liberté, le croiseur cuirassé Amiral-Aube faisait partie d'une série de navires de dimension plus modeste auprès des cuirassés, mastodontes d'acier de plus de 15000 tonneaux, mais qui correspondaient plus aux exigences de ce que l'on considérait comme la guerre maritime moderne au tournant du XXe siècle.
C'est Gabriel Charmes qui résumait ces nouvelles théories par «l’avenir appartient aux flottes composées d’un très grands nombre de petits navires d’un faible coût unitaire. Les gros cuirassés, mastodontes des mers, seront vaincus par les microbes, torpilleurs et canonnières, à l’assaut desquels il ne sera plus possible de résister.», s'attribuant l'héritage de… l'amiral Aube, grand théoricien de la réforme de la marine mais qui lui, pourtant, mettait en garde contre ce nouvel emballement, notant en particulier les différences de comportement entre petites et grosses unités par temps fort ou les portées relatives des armements. (source Rémi Monaque, stratisc.org)
Lorsqu’il devient ministre de la Marine en 1886, l’amiral Aube s’installe rue Royale avec des idées stratégiques originales, mûries pendant de longues années et déjà exprimées dans plusieurs publications.
Hyacinthe Laurent Théophile Aube est né à Toulon le 22 novembre 1826 et mort en 1890 dans cette même ville. Enseigne de vaisseau en 1846, il est contre-amiral en 1880, vice-amiral en 1886. Sa carrière fut, pour l'essentiel, coloniale. Sa célébrité est d'avoir été tête de file de la Jeune École, doctrine navale préconisant le recours à une multitude de petites unités plutôt qu'à des navires de ligne cuirassés. En 1882, il publie un opuscule, La guerre maritime et les ports militaires de la France, qui expose ses théories. Ministre de la Marine dans le cabinet Freycinet, du 7 janvier 1886 au 29 mai 1887, il put mettre ses théories en application. À ce poste, il fut aussi celui qui autorisa la construction du premier sous-marin, Gymnote.