Cherbourg s'impose comme un port de passage où l'on embarque et on débarque. En 1894, une tente est édifiée sur le quai de l'ancien arsenal; puis on amène le chemin de fer sur place afin de transporter passagers et courrier vers Paris dans un délai minimum. Enfin, en 1905, Cherbourg possède un semblant de gare maritime avec un appontement et un baraquement en bois.
Ces infrastructures se révèlent rapidement insuffisantes, si bien que dès 1907 la chambre de commerce réfléchit à un nouveau projet qui voit le jour en 1912: l'appontement est prolongé de 125 mètres, offrant une superficie d'accueil de 3000 mètres carrés où une vraie gare maritime va être construite. Cherbourg connaît alors un essor qui le place au 3e rang des ports français, derrière Marseille et Le Havre. La gare est une incroyable ruche où, en une journée, transitent jusqu'à 1500 passagers et 600 000 sacs.
Il faut attendre 1928 pour que soit décidée la création de l'actuelle gare maritime (12 000 m2 au sol pour un bâtiment de 280 m de longueur et 42 de largeur, surmonté d'un campanile culminant à 70 m. A ses pieds, le quai de France va devenir l'un des plus modernes au monde, doté de neuf portiques mobiles avec des passerelles à paliers variables qui permettront de débarquer les passagers directement dans la gare. A côté se trouve le hall ferroviaire, tout aussi monumental, capable de recevoir simultanément quatre trains. L'ensemble est inauguré par le président Albert Lebrun le 30 juillet 1933 lors de festivités nationales. (Gérard Destrais dans L'express)