Après avoir participé aux opérations de Madagascar (1895), il effectue une opération de transport sanitaire au cours de la campagne de Chine (guerre des Boxers). Avec Mytho et Nive (bâtiments de la même série), il apporte les premières troupes en Chine puis devient hôpital flottant. Il rentre en France le 17 novembre 1900, ramenant environ 200 malades. Après cette opération sanitaire, il retrouve son rôle de transport colonial.
Il est utilisé une troisième fois comme navire-hôpital durant les événements du Maroc (1907). Jusqu’en mars 1908, il sert d’hôpital à flots à Casablanca et effectue une évacuation par mois vers Oran, où il existe un hôpital militaire. Mais, pendant une période, il assure le ravitaillement et le transport entre l’Algérie et le Maroc. Dans ce but, des aménagements sont effectués et ses installations hospitalières se trouvent alors situées entre... deux écuries !
Il sera à nouveau utilisé comme navire-hôpital durant la première guerre mondiale après avoir été transport de troupes pour les Dardanelles. Il est déclaré navire-hôpital le 29 avril 1916. D'une capacité de 425 lits répartis entre deux grandes salles (l'une de 246 lits, l'autre de 94 lits) pour les hommes de troupe et les cabines destinées aux officiers, ses installations comportent également un bloc opératoire d'une seule salle, deux salles de pansement et une salle de radiologie. il effectuera, de juillet 1916 à novembre 1917, 19 voyages transportant des blessés de Salonique vers Bizerte et Toulon.
Il restera inscrit comme navire-hôpital jusqu'à la signature de l'armistice. Après celle-ci, il sera utilisé à la fois comme navire-hôpital et de transport pour les territoires français de Méditerranée orientale (l'amiral Exelmans voyagera à son bord en janvier 1919 pour se rendre à Salonique).
Au matin du 16 décembre 1922, Vinh-Long se trouve en mer de Marmara en route vers Constantinople. Il a à son bord 495 passagers civils et militaires. Brutalement, un incendie éclate à bord et s'étend rapidement à tout le navire, se transmettant de magasin en magasin. Il est heureusement suivi à quelques milles par le navire américain USS Bainbridge qui se dirige rapidement vers le navire en flammes. Le bâtiment américain reste en attente à proximité pour parer à toute éventualité. Une nouvelle explosion sur le vaisseau français force ses occupants à sauter par-dessus bord.
Ces trois clichés proviennent du site www.history.navy.mil
Le commandant américain parvient à placer l'avant de son navire contre le navire en flammes, permettant ainsi aux quelques 500 passagers français de sauter facilement en lieu sûr. Le commandant de Framond sera le dernier à quitter son bord avant que son navire ne soit emporté par une nouvelle explosion. Les canots américains recueillent ceux qui avaient déjà sauté à l'eau. Ainsi, grâce au geste du commandant Edwards, il n'y aura que treize victimes dans cet accident.
Retrouvez toute l'histoire des navires-hôpitaux français dans le livre "Navires-hôpitaux français au XXème siècle" paru aux éditions MDV.
Notre agence recherche pour vous et met à votre disposition les informations et documents maritimes dont vous avez besoin pour vos publications ou vos recherches. Interrogez-nous: agence.adhemar(at)yahoo.fr
www.agence-adhemar.com
Nous recevons en janvier 2014 le mail suivant dont nous remercions l'auteur :
Bonsoir
Je me permet de vous contacter concernant l'intéressant article que vous publiez concernant la fin du Vinh-Long.
J'ai noté quelques imprécisions dont :
- Ce sont bien les chantiers Bichon Frères qui ont construit le Vinh-Long (photographie de l'en-tête du marché de gré à gré p 57 de mon ouvrage)
- La longueur est de 105,30 mètres et la largeur de 15,37 m
- Il est déclaré navire-hôpital le 26 avril 1916 (DM 192 du 14 avril).
- Sa capacité est de 270 lits (Thèse du médecin Le Goaer servant à bord).
- Jusqu'à l'armistice, il effectuera en fait 27 évacuations entre Salonique et les différents ports de l'arrière (en Egypte, Grèce, Afrique du Nord et France). Il effectuera 2 évacuations de plus entre l'armistice et la fin de l'année 1918.
- Le Bainbridge suivait une route parallèle et en avant du Vinh-Long. Il ne le suivait pas.
- le nombre de personnes à bord (12 officiers et 236 hommes d'équipage + 257 transportés dont 89 officiers et marins rejoignant les divisions du Levant et de la Syrie, 133 militaires et 35 civils. Parmi ceux-ci, il y avait 12 femmes et 14 enfants). Total : 505 personnes. On comptera 15 victimes.
- D'autre part, le navire n'explose pas, mais dérivera encore 24 heures avant de couler....
Sources (2011) :
Rôles d’équipage 1902-1922 (Toulon, cote TO-2E6-7390 à TO-2E7-2166).
Registre des circulaires ministérielles (Vincennes, cote SS Y 636 pages 594 à 851).
Dossier du bâtiment désarmé (Vincennes cote 7DD1-995 ; 7DD1-996 ; 7DD1-997).
DCAJM : Cdt De Framond – Dossier de la perte du Vinh-Long.
Je suis à votre disposition pour tout renseignement complémentaire concernant cette classe de navire qui me passionne et vous souhaite un très bon début d'annéeOlivier ROBERT
"L'épopée des transports type Annamite"