Au cours de la Première Guerre mondiale, la maîtrise de la Manche et de la mer du Nord était vitale pour les Alliés qui avaient besoin d'acheminer facilement du matériel depuis le Royaume Uni. C'était, entre autre, le travail de la Patrouille de Douvres d'empêcher les sous-marins allemands de semer le trouble dans ces eaux. Ce fut également le but de deux opérations da la Royal Navy en tentant de bloquer les accès à la mer depuis Zeebrugge et Ostende, deux ports où stationnaient les submersibles ennemis.
Une première tentative fut faite les 22 et 23 avril 1918, se soldant par un succès relatif à Zeebrugge et un échec à Ostende. C'est pourquoi une seconde tentative de blocage de ce dernier port eut lieu dans la nuit du 9 au 10 mai 1918.
Le plan consistait à échouer le HMS Vindictive au milieu du canal d'Ostende. Le vieux bâtiment avait participé à l'opération précédente et en était revenu très abîmé, après avoir subi les tirs allemands qui avaient atteint ses superstructures. Il avait été remis en état à Douvres, 200 tonnes de ciment coulées dans ses magasins et œuvres mortes. C'était là le maximum de lest qu'il pouvait emporter afin de passer les hautes eaux qu'il rencontrerait à l'approche d'Ostende. De nombreux officiers et officiers mariniers qui avaient participé à la première tentative de blocage étaient volontaires pour apporter leur expérience en participant à la seconde. Mais il fallait attendre que les conditions météorologiques, de mer et de marées soient favorables ce qui laissait le temps de préparer un autre bâtiment, HMS Sappho, pour la même opération.
Au soir du 9 mai, ces conditions semblent satisfaisantes ; HMS Vindictive et HMS Sappho prennent la route de Dunkerque, escortés à distance par plusieurs destroyers. Mais des problèmes de chaudières empêchent HMS Sappho de rejoindre à temps pour participer à l'opération. C'est donc seul mais protégé par des écrans de fumée que HMS Vindictive se dirige vers Ostende dont il a beaucoup de mal à trouver l'entrée du chenal. Il y parvient enfin mais à ce moment le feu ennemi éclate, faisant plusieurs blessés à bord. Le vaisseau britannique peut-être échoué, sa poupe contre la jetée est du chenal. Le commandant Crutchley (le commandant Godsal avait été mortellement atteint par les premiers tirs), estimant ne pas pouvoir faire plus, ordonne l'abandon du navire à son équipage réduit. C'est donc le moment de mettre à feu les charges explosives réparties dans le navire. D'énormes chocs s'ensuivent lorsque les explosions se succèdent. Les membres de l'équipage, dont certains sont lourdement blessés, sont recueillis par les vedettes qui les avaient accompagnées à cet effet, qui les ramènent ensuite vers les destroyers qui attendaient au large. Il est environ trois heures du matin. Sur le plan humain, le bilan est le suivant : 8 morts, 30 blessés, 11 disparus. Sur le plan matériel, la perte d'une seule vedette rapide est notée même si d'autres ont été atteintes par les tirs allemands..
Mais, à la fois pour des raisons techniques (le navire gouvernait mal depuis ses avaries dues à l'opération du mois d'avril) et nautiques (une importante marée), l'épave n'est pas en parfaite position pour empêcher totalement le trafic dans le chenal. Malgré cela, l'opération sera présentée comme un succès par les Alliés.
À quelques centaines de mètres du chenal, se trouve, à titre mémorial, la proue de HMS Vindictive
Voir le film de l'Imperial War Museum qui décrit l'opération et ses préparatifs
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