11 octobre 2011

25 octobre 1927 : naufrage du Principessa Mafalda


Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer l'histoire des compagnies de navigation italiennes au début du XXè siècle. Au sein de celles-ci figurait le Lloyd Italiano crée en 1904 qui fut totalement absorbé par la Navigazione Generale Italiana en 1918. Cette dernière possédait déjà des intérêts dans le Lloyd Italiano et avait perdu un fort tonnage au cours de la guerre. Désirant reconstituer sa flotte, elle prit le contrôle de la totalité de la compagnie.

Parmi les navires ainsi recueillis après l'absorption figurait Principessa Mafalda (du nom de la fille du roi d’Italie Victor- Emmanuel III). Il ne s'agit pas là d'un très grand navire (9 210 TJB, 148 m. de long, 19 noeuds) mais d'un navire réputé pour son confort, lancé le 22 octobre 1908 par le chantier Esercizio Bacini de Riva Trigoso, dans la banlieue gênoise. C'est le même chantier qui avait procédé quelques mois auparavant (le 22 septembre 1907) au lancement d'un navire identique, Principessa Jolanda. La fête avait alors été assombrie par le naufrage immédiat du nouveau paquebot quelques minutes après qu'il ait touché l'eau…



Le lancement de Principessa Mafalda est, lui, parfaitement réussi et le navire est mis en service le 30 mars 1909 au départ de Gênes à destination de Buenos Aires. Aucune ombre n'est portée sur sa carrière sauf bien sûr celle, inévitable, de la guerre durant laquelle il est désarmé à Tarante. C'est donc sous les couleurs de la NGI que le paquebot retrouve son affectation au retour de la paix dans un service qualifié de "rapide et luxueux". S'ensuit une nouvelle période sans trouble pour le paquebot, un peu vieilli certes mais toujours agréable pour ses passagers.


Dans l'après-midi du 25 octobre 1925, le paquebot se trouve au large de la côte brésilienne. Il est en route pour Rio sous les ordres du commandant Simone Guli, sur une route bien connue de son équipage comme de ceux de tous les liners reliant l'Europe au sud du nouveau monde. À son bord se trouvent 971 passagers et 288 membres d'équipage. La journée est celle d'une traversée banale, qui s'écoule au rythme des habituelles animations du bord. Soudain, plusieurs coups sourds se font entendre, semblant provenir de l'arrière du navire. On les attribuera ultérieurement à la rupture d'un arbre d'hélice et à la fracture de la coque par cette hélice encore en mouvements. Mais les passagers ignorent encore que, tout en bas, une voie d'eau vient de se créer et qu'elle envahit la salle des machines. Très rapidement, le commandant fait lancer des messages de détresse et ordonne le rassemblement des passagers aux postes d'abandon. La suite se déroule comme dans de nombreux autres récits de naufrages. Les témoignages des survivants sont discordants mais le même scénario se répète chaque fois : le navire qui s'incline peu à peu, les vains appels au calme lancés par les officiers, les cris des passagers, la panique, les passagers sautant par dessus bord, la quête des gilets de sauvetage, les cris de rage quand on constate que certains membres d'équipage sont déjà embarqués à bord d'un canot qu l'on aperçoit s'éloignant du navire en détresse… Dans le cas du Principessa Mafalda, sont même évoqués des passagers armés qui s'enfuient après en avoir détroussé d'autres…

Le navire va encore rester à flots pendant quatre heures après les premiers signes du drame. Nous avons vu que la route était fréquentée ; les appels au secours ne sont pas restés vains. Plusieurs paquebots sont rapidement parvenus sur les lieux. Parmi eux, citons Empire Star (que Principessa Mafalda avait croisé peu de temps avant son avarie meurtrière), le néerlandais Alhena (qui aura grandement contribué aux secours), Rosetti (Lamport & Holt), Avelona Star et les paquebots français Jamaïque, Mosella et Formosa. Le bilan du naufrage sera de 324 morts ou disparus.


Pour plus de détails voir ce site entièrement consacré au naufrage.







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