Hasard du calendrier, il y
a exactement un an (jour pour jour!) que nous évoquions la
biographie de l'amiral russe Pavel Nakhimov. Outre le film de
Vsevolod Poudovkine réalisé dans l'immédiat après-guerre dans le
grand style culturel de l'époque stalinienne, bien d'autres hommages
furent attribués à ce héros russe.
Passons sur les nombreuses statues et lieux géographiques pour rappeler que pas moins de quatre croiseurs portèrent son nom ainsi qu'un paquebot. C'est sur l'histoire de ce dernier que nous allons nous pencher aujourd'hui.
Comme souvent dans le
domaine des paquebots européens, l'histoire commence sur
l'Atlantique Nord... Au cours de l'entre-deux guerres, la concurrence
est acharnée entre les différentes compagnies. Il y a les
Britanniques (dont la Cunard
bien sûr), la renommée Compagnie générale transatlantique
française, les Italiennes, la Néerlandaise, la Polonaise... et les
Allemandes. Parmi ces dernières, le Norddeutscher Lloyd de Brême
fait construire par les chantiers Bremer Vulkan un nouveau navire qui
est lancé le 24 mars 1925 sous le nom de Berlin. Achevé au cours de
l'été, il quitte Bremerhaven pour New York pour la première fois
le 26 septembre 1925. Avec son tonnage brut de 15 286 TJB, ses 174,3
mètres de long et 21,1 de large, son millier de passagers en trois
classes, il ne fera pas partie des « grands » de
l'entre-deux guerres comme Bremen ou Europa, il ne courra pas après
le Ruban bleu. Comment faire avec une vitesse de 16 nœuds ?
Onze ans plus tard, la guerre le transforme en navire-hôpital pour les forces allemandes. Il coule en Baltique le 1er février 1945 après avoir touché une mine. Il ne sera renfloué que quatre ans plus tard. Attribué à l'URSS, remis en état, il navigue en mer Noire pour la Black Sea Steamship Company après avoir été rebaptisé du nom du héros russe.
Mais il reste bien sûr un navire de la flotte de l'état. A ce titre, il est utilisé comme transport vers Cuba lors de la crise de 1962 puis retrouve les eaux du Pont Euxin. De nombreuses années s'écoulent sans incident et permettent à des travailleurs méritants et à quelques privilégiés du Parti de voyager à son bord.
Cela jusqu'en août 1986. Dans la soirée du 31 août, le paquebot navigue entre Novorossiisk et Sochi. Le vraquier Pyotr Vasev également. Les routes des deux navires semblent devoir se croiser mais un contact radio rassurant écarte toute crainte. A tort... A 23 heures 12, le cargo éperonne le flanc tribord du paquebot qui a à son bord plus de 1 200 personnes. Se déroulent maintenant à bord du vieux paquebot les scènes toujours décrites de la même manière dans tous les récits de naufrage. La gîte s'installe puis s'aggrave. Les lumières du bord vacillent avant de s'éteindre complètement, les embarcations de sauvetage ne peuvent être descendues... Les passagers crient, se rassemblent, certains sautent à l'eau, s'accrochent à ce qui flotte autour d'eux...
Son
fait d'armes à lui, c'est un sauvetage. Le 13 novembre 1928, il
recueille 23 survivants du naufrage du paquebot britannique Vestris
de la Blue Star Line, coulé la veille lors d'une tempête à 200
milles au large de Hampton Roads.
Onze ans plus tard, la guerre le transforme en navire-hôpital pour les forces allemandes. Il coule en Baltique le 1er février 1945 après avoir touché une mine. Il ne sera renfloué que quatre ans plus tard. Attribué à l'URSS, remis en état, il navigue en mer Noire pour la Black Sea Steamship Company après avoir été rebaptisé du nom du héros russe.
Mais il reste bien sûr un navire de la flotte de l'état. A ce titre, il est utilisé comme transport vers Cuba lors de la crise de 1962 puis retrouve les eaux du Pont Euxin. De nombreuses années s'écoulent sans incident et permettent à des travailleurs méritants et à quelques privilégiés du Parti de voyager à son bord.
Cela jusqu'en août 1986. Dans la soirée du 31 août, le paquebot navigue entre Novorossiisk et Sochi. Le vraquier Pyotr Vasev également. Les routes des deux navires semblent devoir se croiser mais un contact radio rassurant écarte toute crainte. A tort... A 23 heures 12, le cargo éperonne le flanc tribord du paquebot qui a à son bord plus de 1 200 personnes. Se déroulent maintenant à bord du vieux paquebot les scènes toujours décrites de la même manière dans tous les récits de naufrage. La gîte s'installe puis s'aggrave. Les lumières du bord vacillent avant de s'éteindre complètement, les embarcations de sauvetage ne peuvent être descendues... Les passagers crient, se rassemblent, certains sautent à l'eau, s'accrochent à ce qui flotte autour d'eux...
La disparition du paquebot
est rapide, moins de dix minutes selon ce qu'on entendra
ultérieurement. La côte était proche (4 milles), le port de
Novorossiisk distant de huit milles. De nombreux bateaux et
hélicoptères arrivent donc rapidement pour porter secours comme le
fait l'équipage du cargo car celui-ci n'a pas subit de gros
dommages. Les chiffres officiels annoncent que 836 personnes sont
sauvées et que l'accident a fait 423 victimes (dont 64 membres
d'équipage). L'enquête officielle a conclu au partage des
responsabilités entre les deux commandants qui furent condamnés à
quinze ans d'emprisonnement avant d'être libérés en 1992.
Tous clichés DR.
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