La ville portuaire d'Arkhangelsk est située sur la rive est de la mer
Blanche, à l'embouchure de la Dvina septentrionale. Mille deux cent
kilomètres la séparent de Moscou, une distance équivalente de
Saint Petersbourg. Il semblerait que cette région ait été habitée
dès le VIIIe siècle ce que semblerait attester la découverte (en
1989) d'un important trésor constitué de monnaies provenant de
différentes régions d'Europe et datant du Xe siècle, faisant
évoquer une activité commerciale locale dès cette époque. C'est
au XIIe siècle que le monastère de l'archange St Michel est
construit sur une île de l'estuaire du fleuve par des moines russes
de Novgorod. La principale agglomération commerciale de la région
se situe alors à une petite centaine de kilomètres du monastère,
au confluent de la Dvina et de la rivière Pinega et porte le nom de
Kholmogory. La région fut le siège de nombreux combats opposant
Russes et habitants du nord de l'actuelle Norvège. Ce sont ces
derniers qui, en 1419, ravagèrent le monastère lors d'un raid
maritime en mer Blanche. En 1478, les Norvégiens sont boutés hors
du territoire qui, pacifié, ne quittera plus la Russie.
Une
région de commerce
Dès 1555, après l'arrivée en mer Blanche d'un bâtiment anglais (Edward Bonaventure sous les ordres du capitaine Sir Richard Chancellor) à la recherche, déjà, du passage du Nord-est, des liens commerciaux s'établirent, sous l’impulsion de l’empereur Ivan IV, dit le Terrible, entre Russes et Anglais. Rapidement, dans les années qui suivent, les Hollandais et les Écossais viennent également commercer en mer Blanche. Il est donc logique d'établir, comme le décide l'empereur en 1584, une nouvelle cité à l'embouchure même du fleuve, comme il est logique de lui donner le nom de Novo Kholmogory. Elle perdra ce nom en 1613 au profit de son nom actuel (en souvenir du monastère situé non loin de là).
Dès 1555, après l'arrivée en mer Blanche d'un bâtiment anglais (Edward Bonaventure sous les ordres du capitaine Sir Richard Chancellor) à la recherche, déjà, du passage du Nord-est, des liens commerciaux s'établirent, sous l’impulsion de l’empereur Ivan IV, dit le Terrible, entre Russes et Anglais. Rapidement, dans les années qui suivent, les Hollandais et les Écossais viennent également commercer en mer Blanche. Il est donc logique d'établir, comme le décide l'empereur en 1584, une nouvelle cité à l'embouchure même du fleuve, comme il est logique de lui donner le nom de Novo Kholmogory. Elle perdra ce nom en 1613 au profit de son nom actuel (en souvenir du monastère situé non loin de là).
C'est ici que Pierre le Grand
découvre la mer en juillet 1693 et l'on sait la fascination qu'elle
exercera sur lui. L'année suivante, il décide d'y implanter un
chantier naval et d'y faire construire la flotte nécessaire à la
grandeur de la Russie. Il y installe également l'amirauté russe. En
effet, même si la situation géographique de la cité est loin
d'être idéale pour la navigation commerciale (celle-ci n'y est
possible que durant quelques mois d'été, la mer Blanche étant
englacée le reste du temps), elle représente le principal débouché
maritime de la Russie d'alors, la Suède contrôlant la navigation en
Baltique. On y importe des tissus et du vin et en exporte du bois,
des fourrures et des richesses naturelles.
Les choses changent en 1704 après une victoire russe sur les forces suédoises. La Baltique s'ouvre à nouveau aux navires russes. C'est également à cette époque le début de la construction de Saint Petersbourg, fruit du désir de Pierre le Grand. En 1722, ce dernier décide de faire de « sa » ville le plus grand des ports russes et limite par décret le trafic d'Arkhangelsk aux seuls besoins de la ville. Les décennies suivantes verront d'autres conflits se dérouler entre ces deux protagonistes avec le même résultat et s'affermir la prédominance de la Russie en Baltique. Durant cette période, l'activité économique s'effondre à Arkhangelsk. C'est l'impératrice Catherine II, « la grande Catherine », qui rétablit l'équilibre entre les deux ports rivaux. En 1762, elle proclame un décret selon lequel Arkhangelsk peut commercer librement toutes les marchandises en appliquant des tarifs équivalent à ceux des autres ports. Le trafic reprend, la cité renaît et c'est toute la région qui profite de ce renouveau. Mais le commerce n'est pas la seule raison de cette expansion nouvelle.
Les choses changent en 1704 après une victoire russe sur les forces suédoises. La Baltique s'ouvre à nouveau aux navires russes. C'est également à cette époque le début de la construction de Saint Petersbourg, fruit du désir de Pierre le Grand. En 1722, ce dernier décide de faire de « sa » ville le plus grand des ports russes et limite par décret le trafic d'Arkhangelsk aux seuls besoins de la ville. Les décennies suivantes verront d'autres conflits se dérouler entre ces deux protagonistes avec le même résultat et s'affermir la prédominance de la Russie en Baltique. Durant cette période, l'activité économique s'effondre à Arkhangelsk. C'est l'impératrice Catherine II, « la grande Catherine », qui rétablit l'équilibre entre les deux ports rivaux. En 1762, elle proclame un décret selon lequel Arkhangelsk peut commercer librement toutes les marchandises en appliquant des tarifs équivalent à ceux des autres ports. Le trafic reprend, la cité renaît et c'est toute la région qui profite de ce renouveau. Mais le commerce n'est pas la seule raison de cette expansion nouvelle.
Port
de départ de grandes explorations
Les idées d'exploration arctique et de navigation tout le long des côtes arctiques de l'empire commencent à voir le jour dans les esprits scientifiques russes et l'impératrice Catherine II partage ces vues. En 1765, une expédition part d'Arkhangelsk. Préparée par le grand scientifique Lomonosov (originaire de la région), elle a pour but d'atteindre le Spitzberg et, peut-être, le pôle Nord. C'est Vassili Iakovlévitch Tchitchagov (1726-1809) qui commande la flotte composée de trois navires (Tchitchagov, Panov et Babayev). Bien qu'il eût atteint le Spitzberg, il ne put continuer, bloqué par les glaces et doit renoncer. Même si les résultats sont limités, l'impulsion est donnée.
Les idées d'exploration arctique et de navigation tout le long des côtes arctiques de l'empire commencent à voir le jour dans les esprits scientifiques russes et l'impératrice Catherine II partage ces vues. En 1765, une expédition part d'Arkhangelsk. Préparée par le grand scientifique Lomonosov (originaire de la région), elle a pour but d'atteindre le Spitzberg et, peut-être, le pôle Nord. C'est Vassili Iakovlévitch Tchitchagov (1726-1809) qui commande la flotte composée de trois navires (Tchitchagov, Panov et Babayev). Bien qu'il eût atteint le Spitzberg, il ne put continuer, bloqué par les glaces et doit renoncer. Même si les résultats sont limités, l'impulsion est donnée.
C'est
d'Arkhangelsk que part l'expédition menée entre 1821 et 1824 par
Fyodor Litke (1797-1882) à destination de la Nouvelle Zemble. Un
siècle plus tard, Otto Schmidt appareillera de ce port pour ses
quatre importants voyages dans l’Arctique russe (cf notre article).
Port
des convois
Arkhangelsk
étant le seul port ouvert en Russie occidentale au cours de la
Première Guerre Mondiale, il reçoit les convois d'aide alliée.
Le développement des installations portuaires s'accélère ; de nouvelles zones portuaires sont créées, les liaisons ferroviaires réaménagées. Le volume des cargaisons transitant par Arkhangelsk atteint 2,8 millions de tonnes en 1916, un niveau jamais atteint auparavant. Mais la révolution arrive et la ville devient un bastion de la Russie Blanche qui ne tombera aux mains révolutionnaires qu'en janvier 1920. Conséquence logique : un nouvel effondrement du transit qui mettra plusieurs années avant de se rétablir, principalement grâce à l'exportation du bois. Arkhangelsk en effet assure près de 40 % des exportations de bois de la nation. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Arkhangelsk retrouve son rôle de port de destination des convois alliés qu'il partage avec Mourmansk. C'est une importante page de l'histoire du conflit qu'écrivent les équipages de ces navires qui apportent au peuple soviétique depuis les USA de quoi lutter contre les troupes hitlériennes (voir la liste des convois).
Le développement des installations portuaires s'accélère ; de nouvelles zones portuaires sont créées, les liaisons ferroviaires réaménagées. Le volume des cargaisons transitant par Arkhangelsk atteint 2,8 millions de tonnes en 1916, un niveau jamais atteint auparavant. Mais la révolution arrive et la ville devient un bastion de la Russie Blanche qui ne tombera aux mains révolutionnaires qu'en janvier 1920. Conséquence logique : un nouvel effondrement du transit qui mettra plusieurs années avant de se rétablir, principalement grâce à l'exportation du bois. Arkhangelsk en effet assure près de 40 % des exportations de bois de la nation. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Arkhangelsk retrouve son rôle de port de destination des convois alliés qu'il partage avec Mourmansk. C'est une importante page de l'histoire du conflit qu'écrivent les équipages de ces navires qui apportent au peuple soviétique depuis les USA de quoi lutter contre les troupes hitlériennes (voir la liste des convois).
A
l'issue de la guerre, plusieurs années s'écoulent avant que le port
ne commence à être rénové. Cette rénovation est pourtant
indispensable si l'on veut y pour suivre une activité (bon
nombre d'installations avait été construites en bois pour servir
temporairement) mais, dans l’économie soviétique planifiée
d'alors, les délais sont longs. Néanmoins, le port s'adapte à la
croissance de ses activités. Entre 1960 et 1990, le volume traité
est passé de 2,8 millions de tonnes à 5,4 millions. Les produits
forestiers représentent plus de la moitié du tonnage traité,
suivent les céréales, les équipements industriels et les
fournitures destinées à l'Arctique. Les chiffres de l'année 2012
montrent une augmentation de 20% (à 4,9 millions de tonnes pour les
onze premiers mois) en un an. Il y aurait ainsi un retour aux
chiffres de 1990 mais rappelons que le début de la décennie 90
avait vu une nette diminution des activités). Pour la même période,
les statistiques du port de Mourmansk montrent une diminution de 10%.
Actuellement,
En
ce début de millénaire, Arkhangelsk est une ville d'environ 400 000
habitants, industrielle (bois et produits dérivés, réparation
navale et pêche comptent parmi ses principales ressources) et
universitaire : la Northern (Arctic) Federal University
(narfu.ru) qui regroupe de nombreuses unités d'enseignement
et de recherche se place sous le patronage spirituel de Mikhaïl
Lomonosov (1711-1765), scientifique pluridisciplinaire né dans la
région et que Pouchkine qualifiait « d'université vivante ».
Ses rivages d'une quarantaine de kilomètres s'étendent sur les deux rives du fleuve et plusieurs îles. Son port, Severodvinsk, grâce à l'activité des brise-glaces, est ouvert toute l'année. Mais la ville se veut également culturelle. Elle est en effet renommée pour son théâtre dramatique, son théâtre de marionnettes et son ensemble lyrique. Principalement construite en bois jusqu'au début du XXe siècle, elle ne compte que peu de monuments anciens. Mais une nouvelle activité semble devoir y naître. En effet, au mois de décembre 2012, le gouverneur Igor Orlov a annoncé son intention d'en faire également une ville touristique utilisant pour cela, entre autres, le tourisme maritime et fluvial.
Ses rivages d'une quarantaine de kilomètres s'étendent sur les deux rives du fleuve et plusieurs îles. Son port, Severodvinsk, grâce à l'activité des brise-glaces, est ouvert toute l'année. Mais la ville se veut également culturelle. Elle est en effet renommée pour son théâtre dramatique, son théâtre de marionnettes et son ensemble lyrique. Principalement construite en bois jusqu'au début du XXe siècle, elle ne compte que peu de monuments anciens. Mais une nouvelle activité semble devoir y naître. En effet, au mois de décembre 2012, le gouverneur Igor Orlov a annoncé son intention d'en faire également une ville touristique utilisant pour cela, entre autres, le tourisme maritime et fluvial.
Un épisode de la Révolution Russe : le sabordage du brise-glace Svyatogor à Arkhangelsk (extrait du livre "Brise glaces européens")
Dessiné
par Makarov, il fut construit sous le nom de Svyatogor
en 1917 à Newcastle-on-Tyne,
Royaume Uni par le chantier Armstrong-Whitworth & C°. En 1918,
au cours de la guerre civile, il fut sabordé par son équipage à
Arkhangelsk pour tenter d’empêcher l’arrivée des forces
anglaises puis renfloué per celles-ci et emmené en Angleterre.
Après des négociations menées par L.B. Krasin, le navire retrouve
l’URSS en 1921 et prendra le nom de celui-ci à sa mort en 1926. Il
participa à de nombreuses opérations de sauvetage maritime parmi
lesquelles il faut citer celles des membres de l’expédition
d’Umberto Nobile à bord du dirigeable Italia
en 1928, imédiatement suivie de celle des passagers du paquebot
Monte Cervantes
le 25 juillet 1928. Le navire participa également à de nombreuses
expéditions scientifiques, pénétrant des régions encore jamais
atteintes par la voie maritime. Au cours de la WWII il est utilisé
pour ouvrir la voie à de nombreux convois en Arctique. En 1941,
lorsque les États Unis rencontrèrent un besoin urgent de
brise-glaces, ils proposèrent son rachat à l'URSS. Le marché ne
fut pas conclu mais le navire avait passé plusieurs semaines à quai
à Bremerton (Washington) où il avait été inspecté par l'US Coast
Guard. Celle-ci en tira de nombreux enseignements qu'elle mit à
profit lors de la construction de la classe des Wind. Quelques années
plus tard, ce seront des navires de cette classe qui seront prêtés
à l'URSS par les États Unis… Modifié en Allemagne au cours des
années 1950, il prend son allure définitive avant d’être retiré
du service en 1976. Depuis 1999, il est musée flottant à Saint
Petersbourg.
Krassin, à droite. En arrière, Moskwa et Saint Petersbourg, les deux derniers brise-glaces mis en service en Russie (projet 21900). |
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